Uber, Airbnb, Tinder (paraît-il), tous, prestataires comme clients, sommes désormais « notés ». C’est d’ailleurs une condition essentielle à la viabilité de l’économie des plates-formes qui a explosé au cours des dernières années. Comment en effet faire confiance à un particulier inconnu, lui ouvrir notre maison, lui confier une tâche ou l’exécuter dans l’attente d’un paiement s’il n’existe aucun moyen de réassurance ?
Pourtant, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais cette idée me met mal à l’aise. Le fait de devoir en permanence porter des jugements publics, comme d’y être exposé, m’apparaît comme une intrusion insupportable : voulons-nous vraiment aller vers une société dans laquelle tout le monde évalue en permanence tout le monde ? Ai-je été assez souriant hier soir en achetant mon pain ? Mon médecin m’a-t-il « tout à fait » ou seulement « plutôt » bien soigné ? Je suis désolé que le matelas de mon lit ne soit pas assez ferme à votre goût, cher locataire Airbnb…
Il ne manque plus qu’une interconnexion entre toutes ces informations pour créer un méta-index qui résume toute ma personnalité, me conseille les meilleurs comportements, me récompense et me sanctionne. J’exagère ?
Lisez Zero de Marc Elsberg ; ce n’est pas de la littérature, mais un thriller très efficace qui donne une bonne idée de ce qui est devenu possible.
Et si on réfléchissait un tout petit peu avant de céder à ce « besoin » de tout évaluer en permanence ?
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