Le 26 avril 2022

Le biais de confirmation consiste à ne retenir d’une masse d’informations que celles qui confirment notre opinion préalable. En géopolitique comme en stratégie marketing, il fait des ravages.

Pendant plusieurs mois, 4 pays ont mis en commun des informations sur l’attitude de la Russie à l’égard de l’Ukraine. Ils en ont tiré deux conclusions opposées :

  • américains et britanniques en ont déduit que la Russie allait attaquer
  • allemands et français ont considéré que la Russie mettait en œuvre une stratégie de tension pour se placer en position de force avant de négocier.

La notion de biais de confirmation explique parfaitement cette divergence d’interprétation.

Les anglo-saxons ont une vision très « Realpolitik » des relations internationales : il faut écouter ce que dit Poutine quand il expose sa vision de l’histoire et ses objectifs de reconstruction de la Russie éternelle. Si il masse autant de troupes à la frontière de l’Ukraine, c’est pour envahir ce pays.

Les continentaux croient à la rationalité des acteurs et à l’émergence d’un équilibre multipolaire (français) ou à la primauté des réalités économiques dans les rapports de force (allemands). Ils pensent donc que Poutine bluffe.

Ces 4 pays disposaient des mêmes images satellite montrant les mêmes concentrations de troupes russes aux frontières de l’Ukraine : mais ces faits objectifs n’ont fait que confirmer les convictions de chacun des deux camps : pour les uns, une attaque massive se préparait ; pour les autres, les russes « gesticulaient » pour faire monter les enchères, mais allaient venir à la table des négociations sans passer à l’acte.

Le même biais de confirmation est à l’œuvre tous les jours dans nos entreprises, et notamment face aux informations apportées par les études. Si vous réfléchissez deux minutes, vous en trouverez probablement quelques beaux exemples autour de vous. Dans un prochain article, je vous donnerai une méthode pour éviter de tomber dans ce piège fréquent et dangereux.

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