Le 31 août 2012

Relayés par le journal de l’Association médicale canadienne et dans de nombreuses publications françaises, les résultats d’une étude canadienne sur le thème du divorce sont loin d’être fiables : 138 cas seulement étudiés, et une marge d’erreur de + ou – 12%. Rien de grave puisque les conclusions de l’étude sont autant de truismes… méfions-nous toutefois de ce type d’études « grand public », réalisées de façon peu professionnelle.

« Les enfants des couples séparés ont davantage de troubles affectifs que les autres, et les filles davantage que les garçons ; mais un père qui, malgré le divorce, reste présent auprès de ses enfants peut en limiter la gravité ! » Je vous assure que c’est vrai : des chercheurs canadiens ont réussi à se faire payer pour démontrer ce truisme et à trouver des journalistes pour le colporter.

Il y aurait beaucoup de choses à dire sur les ressorts profonds de notre appétit pour ce type d’information. Je m’en tiendrai ici à une réaction de professionnel des études.

Si l’on creuse, on s’aperçoit que cette « publication scientifique » repose sur l’étude de…138 cas. Le public n’a droit à aucune autre information sur la structure et les effectifs des sous-populations, les résultats chiffrés, les marges d’erreurs… Or, il est évidemment permis de douter de la validité statistique de telles observations. Juste un rappel : la marge d’erreur (à 95%) pour des réponses de type 50/50 sur deux populations de 70 personnes est de l’ordre de + ou – 12 %.

Ce qui n’est pas bien grave quand il s’agit d’enfoncer une porte ouverte peut en revanche le devenir en d’autres circonstances…

Gardons notre recul critique sur les résultats d’études !

alain.sabathier@lavoixduclient.fr

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